Les aventures de Pollux et Alexandrovitch
Deux ombres s’avancent dans l’hôpital du Quartier Suprême…
Pollux : « Alex ! ne fais pas de bruit, il ne faut pas réveiller les malades. C’est un hôpital ici, pas une auberge !
Alexandrovitch : - Ouais c’est bon. Alors ? Tu la vois ?
P : - Oui elle est là… hum… en train de se déshabiller.
A : - Quoi ??? Fais moi voir !!!
Alexandrovitch glisse un œil discret par la petite fenêtre au dessus de la porte.
A : - Beurk !!! C’est pas joli joli tout ça.
P : - Ben ça sent fort, c’est ça le truc.
A : - Bon on la laisse finir ?
P : - Oui, t’as de la Zub ?
A : - Tu m’prends pour qui ?
Un léger son de capsule se fait entendre dans les couloirs de l’hôpital.
Moon (à elle-même) : - Tiens, les infirmiers remettent ça. Quelle bande d’ivrognes ! Faut pas s’étonner après si les pansements foutent le camp au moindre mouvement.
A : - A la tienne, kramarade !
P : - KRA20KRA !
A : - Punaise ! Ça assommerait un requin volant ce machin !
P : - Oui, d’autant plus que ça fait quatre ans qu’elle traînait dans le ministère des services secrets celle-là.
A : - Ca y est, l’odeur s’est atténuée, elle doit avoir fini.
P : - Ok ! Prêt ?
A : - Oui.
P : - Un… deux… trois
A et P (entrant dans le dortoir après avoir ouvert la porte d’un bon coup de chaussures de combat) : KRA20KRAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!
M : - Hein ? Quoi ? Encore un coup d’état ?
P : - Tu es faite, rascale !
A : - Ouais ! Il n’y a pas assez de place pour nous trois dans ce cybermonde !
S’engage alors un combat sans précédent dans l’histoire de la Républike. D’un côté, Dolores Moon en chemise de nuit brune, de l’autre, Pollux et Alexandrovitch, équipés avec le matériel de la Garde Rouge. Dolores qui ne dort jamais sans son épée longue sous l’oreiller (en fait elle la met sous un polochon très large) dégaine son arme et frappe à l’aveuglette en la faisant tournoyer dans les airs, sectionnant au passage les tubes de perfusion des autres malades.
A : - Elle est folle ma parole ! Elle va tuer tout le monde !
P : - T’occupe ! Elle y voit rien du tout, elle enlève ses lentilles de contact pour dormir.
M : - Approchez si vous êtes des durs ! J’ai pas peur de vous ! Allez, venez vous battre !
Alors qu’elle se battait avec un squelette en plastique, nos deux amis prirent tout leur temps pour faire le tour de la pièce et venir se placer juste derrière elle.
P : - Alex, prépare-moi la corde s’il te plaît.
A : - A vos ordres mon cher Pollux !
P : - Et fais-nous un nœud bien coulant, j’ai pas envie qu’elle nous file entre les pattes, la garce.
A : - Ca y est.
P : - Parfait. Tiens-toi prêt, il va falloir être rapide sur ce coup-là.
Pollux fait son choix entre sa mitraillette, son épée longue, ou alors peut-être qu’un bon coup de boîte KRA20KRA derrière les oreilles ferait l’affaire se dit-il. Pendant ce temps, Moon s’est déplacée et commence à attaquer les barreaux de son lit.
P : - Bon ben quand faut y aller…
KLONK !!!
Un bruit sourd se fait entendre. Puis un cri.
P : - Nooooooooonnnnn !!!!! Ma boîte KRA20KRA !!! Elle est toute bousillée !!! Elle va me le payer !!! La salo… !!!
A : - Hum ! La douleur t’égare Pollux.
P : - Oui, tu as raison. N’empêche elle ne bouge plus, tu as tout ton temps pour la ficeler solidement.
Dans le petit jardinet devant l’hopital, deux silhouettes sombres sortent de derrière un buisson, un gros paquet sur les épaules.
P : - Bon, direction le port. Et pas un bruit.
A : - Tu commences à me les briser avec ta discrétion à 2 FK, ça va bien maintenant !!!
P : - Oui mais, foi de Pollux, on n’est jamais trop prudent.
A : - C’est sur…
La pleine lune éclaire le port du Quartier du Bonheur. Un léger clapotis de vagues vient troubler le silence nuptial… ainsi que des bruits de bottes sur le pont d’un voilier.
A : - Et voila l’travail ! Bon, je vais larguer les amarres.
P : - Oui eh bien moi, je reste dans la cale pour avoir toujours un œil sur Moon.
A : - Ok.
C’est ainsi que le superbe trois-mâts file sur l’eau de la Meuse, dans un silence presque héroïque. Ils naviguèrent quelques heures comme ça, jusqu’à se trouver à une bonne distance de Kraland, sans pour autant voir au loin la côte krakovienne. Bref, ils se trouvaient au milieu de la Meuse.
P : - Jetez l’aaaaaaaaaancre !!!
A : - Aààààà vos oooooooordres !!!
P : - Héhéhé ! C’est là qu’on commence à rire, Alex. Sors les bouteilles !!! Moi j’attache notre invitée au mât… et je lui remets ses lentilles de contact, histoire qu’elle voie à qui elle a affaire.
A : - Tout de suite !
M : (émergeant de son coma) : - La vache, la casquette plombée que j’me paie ! Si je chope le suicidaire qui m’a fait ça, je lui fais avaler mon épée jusqu’à ce qu’elle ressorte par ses fess…
P : - Il est devant toi ! Tu disais quoi au juste ?
A : - Elle disait qu’elle aurait bien aimé t’enfoncer sa grosse épée dans le…
P : - Oui bon ben ça va, j’avais compris.
M : - Vous ne perdez rien pour attendre vous deux. Attendez un peu que je me détache, je vais vous flanquer une bonne correction.
P et A (se regardant) : - Pouahahahahahaha !!!!!! Elle est trop la Moon !!! On a bien fait de la prendre avec nous sur le bateau !!!
M (rouge de colère) : - Rhaaaaaaaaa !!!!! Saligauds de Kralandais !!! j’aurai votre pea… gloub glou gloub…
A : - Tu crois qu’on l’a assez lestée ?
P : - Bah, au pire les requins se chargeront d’elle.
A : - Faudrait pas qu’ils s’empoisonnent non plus…
P : - Aucune crainte là-dessus. Si ils voient que c’est pas bon à manger, ils laissent leur part. Et puis ça lui apprendra à t’avoir poutré le crâne l’autre jour, rappelle-toi.
A : - Ah oui, j’me rappelle… hihihi »
Et c’est sur cette fin magique que s’achève l’aventure de nos deux héros, Pollux et Alexandrovitch. Désormais, Moon (ou Dolores pour ceux qui connaissent) ne sera qu’un lointain souvenir. Depuis ce jour, on va pouvoir raconter plein de légendes sur cette histoire, genre des cris qu’on entendrait par nuits de pleine lune à travers les vagues. Une ombre qui fait surface lorsque la nuit tombe. Enfin bon, après c’est à vous de voir. Vous racontez ce que vous voulez à vos enfants pour qu’ils finissent leur soupe de fenouil.
L'acte II au prochain numéro...