Les aventures de Pollux et Alexandrovitch
Potron-minet sur le Cybermonde, un bateau navigue entre la Mer de No et la Mer Impériale. Le mât est brisé, les voiles sont tombées, le navire dérive au bon vouloir des vents et des courants marins. Deux personnes gisent sur le pont : Pollux et Alexandrovitch. Le roulis provoqué par les vagues berce nos deux amis qui dorment à poings fermés. Soudain, un goéland vient se poser au dessus d’eux, et décore Pollux d’une offense gastrique.
Pollux : – grmbl… laissez-moi dormir… sommeil…
Le goéland relâche un morceau sur la joue de notre ami
P : – Mais qu’est ce que… !!! Pouah mais c’est dégeulasse !!! Alex, réveille-toi, on nous canarde !!!
Alexandrovitch : – Hein ? Quoi ? Qui me parle ?
P : – Eh bien bravo la réactivité ! Avec toi on est sauvé !
A : – Nom d’un kanard ! Qui est-ce qui t’a fait ça ?
P : – C’est notre petit déjeuner…
A : – De la merde d’oiseau ?
P : – Non… juste l’oiseau…
La chasse au goéland commence : Pollux s’empare d’un morceau de tissu et s’en fait une fronde. Alexandrovitch, lui, tombe sur un vieux filet de pêche.
A : – Petit petit petit !!!
P : – Bon, moi je l’assomme et toi tu l’enroules dans ton filet, ok ?
A : – Ah non !!! Moi je lui saute dessus, et une fois dans le filet, tu lui envoies un truc à la tête.
P : – Mais t’es nul ou quoi ? Ça tient pas la route ton plan.
A : – Ah parce que Môssieur Pollux sait tout mieux que tout le monde, c’est ça ? Môssieur Pollux se sent au dessus des remarques pertinentes de ses kramarades de jeu. Môssieur Pollux n’a pas besoin des conseils avisés de son ami de toujours, puisque Môssieur Pollux a décidé qu’on ferait comme bon lui semblerait !!!
P : – C’est bon, t’énerve pas, on va faire ton plan…
A : – Je préfère ce genre de comportement. Prêt ? A la une, à la deux, à la…
Au moment même où Alexandrovitch s’apprête à dire le dernier chiffre, le ciel s’assombrit. Un violent orage éclate et des éclairs tombent par milliers autour du bateau. A la fois surpris et effrayé par le phénomène, Pollux prend son ami par le bras et le tire jusque dans la cale. Il referme l’écoutille derrière eux.
P : – T’as pas remarqué un truc bizarre depuis qu’on est réveillé ?
A : – Euuhh… et toi ?
P : – Eh bien je me rappelle qu’hier matin on est rentré dans l’auberge du Quartier sur les Eaux, puis on a bien torché le stock de Zub, ça nous a pris la journée et une bonne partie de la soirée…
A : – Oui oui !!! Je m’en rappelle maintenant !
P : – Sauf que je me souviens plus comment on a fait pour atterrir sur ce bateau.
Ils se regardent un court instant.
A : – Je me disais aussi, le plancher de l’auberge n’était pas très stable.
P : – Certes, mais là je crains le pire. Fouillons les cabines : il doit bien y avoir des indices.
Alors que dehors, le tonnerre redouble de bruits et de lumières, nos deux amis, bien à l’abri, inspectent chaque recoin du navire. De la poupe à la proue, de bâbord à tribord, rien ne passe à travers les yeux, certes vitreux, mais également perçants de Pollux. Son regard s’arrête soudain sur un levier, dans la cabine du capitaine.
P : – Alex ? Viens voir par ici, s’il te plaît.
A : – Oui ?... Ouaaaah !!! Un mécanisme de passage secret, comme dans les aventures des pirates de Crab Key !!! Je me rappelle, elles étaient à la fin des bandes-dessinées de M. Ferraille, on les lisait sur les bancs des JK au lieu d’écouter les cours de DdP du Shildérik…
P : – Eh bien on en apprend tous les jours… tiens, actionne-le.
A : – Pourquoi pas toi ?
P : – Tu vas pas me contredire à chaque fois. Je te demande d’actionner le levier, tu le fais, et si il se passe une connerie, je pourrai dire que c’est toi le responsable.
A : – Ah bon !!! Dans ces conditions, c’est parti…
Alexandrovitch manipule le levier qui émet un grincement sinistre. Une toile se déroule depuis le plafond, laissant apparaître le portrait d’une jolie femme.
P : – Mais on dirait Dolores !!!
On a dit une jolie femme…
P : – C’est vrai. C’est sûrement sa mère.
Elle a des cheveux roux qui descendent sur ses épaules blanches en une multitude de boucles aux reflets sombres, un petit nez pointu et des yeux malicieux. Nos deux amis restent quelques minutes devant la toile, la bouche ouverte, subjugués par la beauté dégagée par cette femme. Soudain, le bateau s’arrête brusquement.
Bong !!!
P : – Mince !!! On s’est échoué sur une plage ou quoi ?
A : – Le tonnerre s’est arrêté, allons jeter un œil sur le pont !
P : – Oui mais avant, je prends la toile avec moi…
Pollux décroche la peinture et la range soigneusement dans un tube de laiton. Il rejoint Alexandrovitch sur le pont et, comble du hasard, ils découvrent qu’ils viennent de s’échouer sur la plage de Santa Banana
P : – Ça par exemple… nous voilà revenus en Empire Brun.
A : – Oui et malgré la tempête qu’on vient d’essuyer, tout paraît sec. Comme si il avait fait beau depuis ce matin.
P : – Bon, faisons comme si de rien n’était, regagnons Kraland dans le calme et la discrétion. Mieux vaut ne pas être remarqués ici…
A : – Tiens regarde là-bas, des gens qui viennent nous rendre visite.
P : – Oh merde !!! Cours Alex, couuuuurs !!!!......
Alors que nos deux héros peinent à avancer dans le sable fin, les garde-côtes de l’Empire Brun, mieux habitués à ce genre de terrain, se rapprochent et finissent par les rattraper. Pollux frappe comme un beau diable avec le tube renfermant le tableau, assommant 3 éclaireurs. Puis deux coups de hallebarde sont lancés, Pollux et Alexandrovitch tombent dans un coma profond.
Suite et fin au prochain numéro.
24 juillet 2005, 01:42:44
Les aventures de Pollux et Alexandrovitch
Kéraunos Al'Rèndèl